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L'Homme et l'Eau

L'homme a utilisé de tout temps les riviéres pour boire, manger, se  laver, se distraire et produire de l'énergie.

 

Les barrages

Au Canada, un castor habile peut fabriquer des barrages tels qu'ils peuvent noyer des centaines d'hectares au détriment des activités humaines. L'homme a beau être plus intelligent qu'un castor, il lui est arrivé de réaliser des ouvrages tout aussi dévastateur sur les plans écologique et économique.
 

Les barrages sont construits pour différentes raisons : irrigation et lutte contre la sécheresse, alimentation en eau des populations, régulation des crues, production d'énergie électrique et création de parcs récréatifs. Aujourd'hui, sur l'ensemble du globe, environ 40% des barrages servent à l'irrigation et 40% à la production d'électricité; un homme sur dix à travers le monde doit son électricité ou son pain à leur existence.

A travers le monde il existe près de 36000 barrages de plus de 15 mètres de haut et on continue à construire quelque 500 barrages par an. Selon une étude suédoise, en 1994, plus des deux-tiers des volumes d'eau charriés par les 139 grands bassins fluviaux de l'hémisphère Nord transitaient par des barrages, canaux ou dérivations.

Que ce soit les barrages du Brésil, du Venezuela, de Chine ou d'Afrique, tous sans exception ont affecté les écosystèmes sur des millions d'hectares et mis en péril le développement économique des populations les plus pauvres.
Les bénéfices escomptés de ces ouvrages parfois pharaoniques et n'ont pas toujours été au rendez-vous en raison de leurs effets néfastes sur les régimes hydrauliques des rivières, sur la qualité de leurs eaux et sur le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Certains d'entre eux sont même considérés aujourd'hui comme des échecs patents. C'est le cas par exemple des deux barrages aux conséquences funestes construits sur le fleuve Sénégal, le barrage de Manantali installé à l'Est du pays sur le fleuve Bafing qui rejoint le Sénégal et celui du barrage de Diama situé en bordure de côte : si les lacs de retenue ont permis d'irriguer 240000 ha de cultures, aujourd'hui le fleuve se meurt au coeur d'une région qui se désertifie.

Dès que les barrages furent opérationnels, les fermiers et les pêcheurs vivant en aval du barrage de Manantali eurent des problèmes de santé suite à des maladies hydriques contractées au contact des eaux du fleuve, telle que la malaria (paludisme) et la schistosomiase.  L'activité du barrage a également réduit la quantité d'eau disponible en amont pour l'irriguation, une technique qu'utilisait les fermiers depuis des centaines d'années. La quantité de limon qui se dépose sur les terres a égalment chuté depuis la construction du barrage de Manantali.
  Même chose pour le barrage d'Assouan en Egypte, son exploitation a définitivement tué le Nil et les petits pêcheurs comme les agriculteurs qui vivaient des produits du fleuve. Depuis que le barrage a été construit, le fleuve millénaire s'écoule en languissant, les poissons ne peuvent plus circuler librement et le limon ne se dépose plus sur les berges du fleuve pour fertiliser les terres. Il s'ensuit une perte économique et des problèmes environnementaux; on assiste à de nombreuses faillites chez tous les petits fermiers et les pêcheurs, ils doivent recourir à des engrais pour fertiliser des terres autrefois naturellement fertiles et les riverains assistent impuissants à une augmentation de la pollution du fleuve par les eaux usées. Le Gouvernement égyptien considère toutefois que ces problèmes sont mineurs par rapport au progrès apporté par le barrage.

Un phénomène similaire et de plus grande ampleur est en voie de se produire en Chine avec la mis en service en 2006 du plus grand barrage du monde, celui des Trois Gorges sur le Yangtsé qui a déjà modifié tout l'écosystème à l'échelle régionale. L'ouvrage mesure 2309 m de longueur, 2092 m de large et 185 m de hauteur ! D'une superficie de 58000 km2 soit pratiquement deux fois la Belgique, il retient 4 milliards de km3 d'eau sur 600 km en amont, soit 25 fois le volume du barrage d'Assouan ! Ce volume gigantesque représente 100 fois la quantité d'eau douce qui s'écoule sur toutes les terres du monde chaque année !

Qualifié de dinosaure par les spécialistes étrangers, sa construction dura 13 ans et fut l'objet de plusieurs scandales tant du point de vue politique, social, qu'environnemental. Le barrage fut associé à de sérieux problèmes techniques mettant en jeu sa sécurité et contraignit 1.2 millions d'habitants à évacuer leur demeure qui furent ensuite noyées sous les eaux, obligeant 300000 fermiers à cultiver de nouvelles terres beaucoup moins fertiles.

En résumé, tous les spécialistes des questions environnementales reconnaissent que les grands barrages morcellent la biodiversité et condamnant à terme la flore et la faune de toute la région submergée par le lac de retenue. Ils transforment un système d'eau courante en un système d'eau dormante, modifiant les populations animales et végétales vivant le long du cours d'eau. Certaines espèces de poissons migrateurs notamment disparaissent, leur route vers les frayères étant coupée. Les barrages perturbent également fortement le régime hydrologique du cours d'eau en aval de la retenue, ils suppriment totalement les crues et les zones humides. Ils sont à l'origine d'importantes pertes d'eau par évaporation, surtout en milieu tropical.

Ainsi, le lac Nasser (barrage d'Assouan) perd chaque année 10 milliards de mètres cubes d'eau par évaporation. Ils favorisent également dans certains régions déjà traversées par des fleuves la formation de cellules orageuses. Ils retiennent les limons dans les lacs de retenue, ce qui a d'importantes conséquences tant en amont qu'en aval.
Le lac Nasser formé suite à l'installation du barrage d'Assouan a modifié le micro-climat local; son évaporation facilite le développement des cellules orageuses. Il a également noyé des dizaines de sites archéologiques et de monuments égyptiens. L'UNESCO a même dû procéder à la surélévation du fameux site d'Abou Simbel à Philae (le temple de Ramsès II et le sanctuaire d'Isis).

L'accumulation progressive des limons en amont induit une eutrophisation de la retenue et donc une dégradation de la qualité de l'eau. En aval, en revanche, l'eau n'est plus naturellement enrichie par ces limons et les agriculteurs sont obligés d'acheter des engrais pour fertiliser leurs terres agricoles. Mais comme un malheur ne vient jamais seul, le lit du cours d'eau s'enfonce car les sédiments continuent à être charriés plus loin encore sans être remplacés. Enfin, à l'embouchure du cours d'eau, l'absence de sédiments frais conduit à la disparition des sables et des limons emportés par les courants marins ce qui diminue la faune des milieux côtiers.

Pour finir, les barrages accentuent la salinisation des nappes phréatiques côtières car en empêchant l'écoulement ou le débordement d'eau douce, ils favorisent les intrusions d'eau de mer.

Pour limiter ces perturbations en aval des barrages, certaines règles ont été instaurées. Ainsi, tout barrage construit dans le lit d'un cours d'eau doit désormais comporter un dispositif maintenant un débit minimal (débit réservé) afin de préserver en permanence la vie piscicole. Mais surtout, les experts préconisent aujourd'hui d'exclure le gigantisme et conseillent d'avoir recours à des réservoirs de taille moyenne.



 









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